Plus qu’une malformation, il s’agit d’une particularité anatomique inesthétique pouvant être corrigée. Un bilan auditif peut être réalisé notamment lorsqu’un syndrome de Turner est évoqué. Diverses anomalies sont souvent présentes, les plus fréquentes sont les défauts de plicatures de l’anthélix, l’hypertrophie de la conque et la protrusion du lobule. A partir de quel âge et quelles sont les modalités de la chirurgie ?
L’otoplastie
Ces anomalies sont corrigées à la demande de l’enfant à partir de 6 ans. Lors de la consultation préopératoire, le chirurgien évalue :
· La motivation de l’enfant
· Explique les modalités de la chirurgie et prend des photos pré-opératoires. Cette chirurgie peut se dérouler sous anesthésie locale ou générale, en fonction des souhaits de l’enfant de ses parents, du chirurgien et de l’anesthésiste.
Au terme de la consultation, un rendez-vous d’hospitalisation et de consultation d’anesthésie sont remis aux parents.
Ce geste nécessite une hospitalisation en ambulatoire ou une nuit post opératoire. L’intervention dure 2 heures environ. L’incision est située à la partie postérieure du pavillon, les points mis en place sont la plupart du temps des sutures spécifiques à résorption lente.
L’enfant sort de l’hospitalisation avec un pansement bandeau pendant 7 jours associé à un traitement antalgique et antibiotique. Pendant cette période, le pansement sera refait tous les jours à domicile par une infirmière, les oreilles seront oedémateuses, inflammatoires. Au bout d’une semaine, le pansement et les points sont retirés, il existe une contre-indication à l’eau sur les oreilles pendant encore une semaine et la pratique du sport est contre indiquée pendant 1 mois.
L’aspect esthétique définitif ne sera appréciable que quelques semaines après la chirurgie.
Dans les suites, il est très important de bien surveiller les complications, il en existe deux types :
· Les complications précoces :
L’hématome : la réapparition d’une douleur notamment unilatérale doit le faire redouter et nécessite une consultation en urgence. Un geste d’évacuation est parfois nécessaire.
L’infection : inhérente à tout geste chirurgical, elle se manifeste par de la fièvre et une douleur. Une consultation urgente est nécessaire pour en faire le diagnostic et débuter la prise en charge.
· Les complications tardives :
Le lâchage de suture : rare, il survient dans les mois qui suivent le geste chirurgical, une ou plusieurs sutures cartilagineuses peuvent se rompre entrainant une récidive partielle du décollement de l’oreille. Une reprise chirurgicale est parfois nécessaire.
La cicatrice chéloïde : rare également, elle se manifeste entre 6 mois et deux ans post opératoire par une augmentation de volume et une douleur de la cicatrice. Une prise en charge thérapeutique est le plus souvent nécessaire. Une attitude préventive peut être adoptée, même si elle n’est pas totalement efficace par la mise en place de plaques silicones souples compressives sur la cicatrice dans les suites de l’intervention.